Une mini-série choc, sobre et percutante
Parue sur Netflix en 2025, Adolescence est une mini-série britannique en quatre épisodes, réalisée en plans-séquences, par Jack Thorne et Stephen Graham. Une prouesse technique qui pourrait n’être qu’un gadget. Pourtant, elle devient ici un outil radical : le temps réel rend Le « pourquoi » plutôt que le « qui » : un miroir sociétal
Une adolescence sans trauma spectaculaire
La série prend soin de ne pas appuyer là où l’on attend : pas de passé caricatural, pas de “grande cause” toute faite. Et c’est là qu’elle dérange. Le trouble vient de la banalité. Celle du quotidien, des regards qui se croisent sans se comprendre, des conversations qui effleurent sans jamais vraiment creuser. Adolescence refuse les réponses faciles. Elle désigne non pas une origine unique, mais une zone grise collective, un malaise diffus.
Une réflexion sur l’éducation émotionnelle
Adolescence touche du doigt une problématique centrale mais souvent négligée : comment transmet-on à un jeune garçon la capacité à ressentir, à exprimer, à poser des limites ?
À travers l’écoute attentive des gestes et des silences, la série invite à poser la question autrement : non plus “qui est responsable ?”, mais “qu’avons-nous raté collectivement ?”
Une série comme point de départ, pas comme conclusion
Dans son format resserré, Adolescence réussit le pari rare de ne pas clore un débat, mais de l’ouvrir. À la sortie de chaque épisode, une même sensation : ce que l’on vient de voir est une alerte, pas une leçon. La fiction devient outil de conscience, et peut-être – si on l’écoute vraiment – début de réparation.
Pourquoi regarder Adolescence ?
Parce qu’elle ose. Parce qu’elle désamorce les réflexes sensationnalistes. Parce qu’elle tend un miroir à notre époque, sans accuser mais sans excuser. Parce qu’elle propose, au fond, une autre question que celle qu’on pose d’habitude.
Pas : “Qui est-ce ?”,
Mais : “D’où vient cette fracture ?” impossible l’échappatoire. Le spectateur est pris à témoin, enfermé dans la durée des événements comme les personnages le sont dans leur propre vie.
Un récit qui refuse la mécanique du crime
Là où d’autres fictions choisissent le « whodunit » – qui a fait ça ? – Adolescence choisit une voie plus courageuse : celle du « whydunit » – pourquoi cela s’est-il produit ?
Le cœur de la série n’est pas dans la résolution d’un mystère, mais dans la tentative de comprendre ce qui, dans une société, une famille, un silence, peut engendrer un basculement.
Laisser un commentaire